Photo panoramique de la façade Ouest de l'église du monastère de Ganagobie, avec son remarquable portail sculpté, et à gauche, deux anciennes tombes qui sont mises en valeur. Histoire et description du monastère Notre-Dame de Ganagobie.

Le monastère de Ganagobie est une ancienne abbaye fondée au IXe siècle par l'évêque Jean II de Sisteron (812-860). Au Xe siècle l'évêque Jean III de Sisteron (930-965) y fonde un prieuré et y fait construire une église dédiée à Notre-Dame, il en a fait don à l'abbaye de Cluny. Aux XIIe et XIIIe siècles le prieuré vit une période faste qui prend fin au XIVe siècle, où la communauté est touchée par la peste noire et la guerre de Cent Ans, jusqu'à la destruction de Ganagobie par les huguenots en 1562. Le XVIIIe siècle marque le début de la restauration du prieuré. C'est le roi de France Louis-Philippe Ier qui met fin au prieuré de Ganagobie en 1788. À la Révolution française, le monastère est vendu comme bien national. Il est racheté par le marquis de Malijay, qui, après une période de total abandon, le céda à la communauté bénédictine Sainte-Marie-Madeleine de Marseille en 1851. S'ensuit une longue période de restauration qui prit fin en 1994. Le monastère de Ganagobie est aujourd'hui ouvert au public, il permet de découvrir un site historique remarquable. l'église a été construite dans la première moitié du XIIe siècle, sur une base du Xe siècle; elle comprend sur la façade occidentale, un remarquable portail surmonté d'un linteau sculpté des douze apôtres. Juste au-dessus se trouve le tympan, il est décoré d'un bas-relief illustrant le Christ en majesté, dans une mandorle encadrée des symboles des quatre Évangélistes (Tétramorphe). L'intérieur de l'édifice est marqué par une nef unique à trois travées, elle est prolongée par un double transept qui donne sur un choeur à trois absides voutées en cul-de-four. Au sol des mosaïques exécutées vers 1124 couvre une surface de 72 mètres carrés, sa dimension et sa qualité artistique en font une oeuvre unique en France. Le cloître roman du XIIe siècle est muni d'un jardin central entouré d'un déambulatoire; les colonnettes circulaires du cloître sont surmontées de chapiteaux sculptés de feuilles où reposent les arcades en plein-cintre. Le cloître forme un quadrilatère situé contre la façade Sud de la nef. Le portail roman de l'église a été classé aux Monuments Historiques en 1886, le cloître en 1925, l'église en 1946 et les vestiges du prieuré en 1988. Autre trésor du monastère Notre-Dame de Ganagobie, sa bibliothèque riche d'environ 100 000 livres dont huit mille ouvrages du XIIe siècle au XVIIIe siècle. De plus Les moines fabriquent toute une gamme de produits à base d'huiles essentielles reconnus pour leurs qualités: baumes, miels, confitures et articles de parfumerie... en vente à la boutique. Le plateau de Ganagobie culmine à une altitude de 650 mètres au Sud, jusqu'à 719 mètres au Nord, il domine la vallée de la Durance et le pays de Forcalquier. Une colline qui se trouve entre Sisteron et Manosque, dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côtes d'Azur. Le plateau de Ganagobie est couvert d'une belle végétation composée principalement de Chênes verts, de Genévriers et de Pins d'Alep. Il offre une vue magnifique sur le pays de Forcalquier côté Ouest et sur la vallée de la Durance côté Est. Ce site remarquable fut choisi par Marcel Pagnol pour y tourner en 1954, une partie du film "L'Élixir du père Gaucher" avec Rellys, Robert Vattier, Christian Lude, Fernand Sardou, Jean-Marie Bon, J. Riozet d'après "Les lettres de mon moulin" d'Alphonse Daudet. À l'extrémité septentrionale du plateau se trouvent les ruines du village fortifié de "Villevielle"; il aurait été détruit au XIVe siècle par des brigands. Ce vaste éperon est recouvert de Chênes verts pour l'essentiel, les moines du prieuré de Ganagobie restaurent progressivement ce lieu chargé d'histoire.